On parle de plus en plus de souveraineté numérique en Europe, pourtant encore trop peu sont ceux qui transforment paroles en actes en changeant leurs habitudes. Les acteurs américains et chinois ont pris une part prépondérantes dans les réseaux sociaux, les services cloud, les moteurs de recherche et plus récemment l’intelligence artificielle. Leur nombre d’utilisateurs se comptent en millions et leurs revenus associés en milliards.

Ce phénomène s’accompagne d’une volonté d’hégémonie qui entraîne des comportements à la limite de la loi voire hors la loi. 

L’utilisateur doit, de son côté, rester lucide sur le fonctionnement de ces plateformes notamment centrées sur la publicité qui exploitent sans vergogne ses données personnelles. Comme mentionné un peu plus hauts, les plateformes gagnent désormais beaucoup d’argent grâce aux données mises à leur disposition gratuitement. Ce phénomène s’amplifie à l’époque de l’intelligence artificielle où certains acteurs spolient les oeuvres artistiques, le publications des journaux, les forums ou les simples réactions à des publications pour entraîner leurs modèles. 


A travers les trois exemples que je vais développer ci-dessous, on pourra constater qu’à tous niveaux nos comportements ont changé parce que les technologies numériques c’est bien pratique.


Le communiqués de presse sous X

Avant l’avènement d’Internet, c’était simple, les personnalités ou les entreprises qui souhaitaient communiquer une information publiaient un communiqué de presse qui était envoyé aux agences de presses qui les relayaient aux journaux qui pouvaient relayer ou non cette information selon leur ligne éditoriale.

Maintenant on ne s’embarrasse plus de ces intermédiaires, on veut pouvoir s’adresser à tout le monde en direct. Alors on utilise X, d’autant plus qu’il n’est plus nécessaire de peaufiner un long texte argumenté. Une phrase et une photo suffisent largement pour réagir à des événements d’actualité, lancer une nouvelle politique ou retranscrire un discours. Les hommes politiques ne s’en privent pas et publient souvent dans l’émotion sans grande réflexion préalable, quitte à retirer sa publication par la suite. 

De leur côté,  Le journaux n’hésite plus à illustrer leurs articles avec des blocs intégrés issus de X, y compris sur des quotidiens régionaux mais également nationaux comme le Figaro.

Inutile d’envoyer des photographes, ou des journalistes sur place, X fournit les photos ou les vidéos et les commentaires associées. 

Le jour où j’écris ces lignes, on retrouve, par exemple, au milieu de l’article du Figaro consacré à la manifestation de la droite nationaliste en Angleterre un tweet de Tommy Robinson avec la vidéo choisie par ce dernier pour sa démonstration de force.









De même, pour les compétitions sportives, comme le Tour de France ou le championnat de Ligue 1, les journaux créent des  directs se basant toujours sur X pour les photos et vidéos. 

Pourtant des alternatives existent avec notamment Mastodon qui utilise une architecture de serveurs décentralisés qui par là même permet d’héberger la solution sur son propre serveur.


L’omniprésence de WhatsApp

C’est bien connu, tous le monde à WhatsApp, alors pourquoi communiquer sur une autre plateforme, d’autant plus que c’est pratique on peut créer des groupes pour rester connecter à son école, sa classe, son équipe de sport et bien sûr ses amis… Et c’est gratuit!

On pourrait être dérangé par le fait que la plateforme appartienne à Méta, dont la spécialité est d’exploiter les données de ses utilisateurs. Mais on se dit qu’il n’y a aucun risque puisque les conversations sont cryptées de bout en bout. De surcroît, on n’a rien a cacher! 

Cependant, qui voudrait montrer ses 10 derniers échanges sur sa messagerie préférée ou ses 10 dernières transactions bancaires? Pas grand monde finalement.

Quand on creuse un peu, Meta quand même beaucoup de données à se mettre sous la dent en scrutant les métadonnées, qui elles, ne sont pas cryptées. C’est une mine d’or d’informations: qui parle avec qui? combien de messages échangent-ils? a quelle fréquence?… C’est également sans compter les portes dérobées que le gouvernement américain pourrait avoir demandé d’introduire par les développeurs dans le cadre du Cloud Act.

Là aussi les alternatives existant comme Signal , Olvid ou Threema. Cette dernière solution, bien que payante (7 € à payer une seule fois), est celle que je préconise car basée en Suisse, totalement anonyme (pas de numéro de téléphone ou d’dresse email demandée à l’inscriptions) et cryptée de bout en bout. 

Le plus dur est de convaincre son entourage. Qui m’aime me suive!


Un Internet privé accessible seulement aux abonnés ou inscrits

Les plateformes Facebook, Instagram, Tik Tok, Pinterest ou X se sont progressivement fermées et maintenant seuls les membres peuvent consulter leur contenu. Internet est censé être un espace ouvert d’échange d’information et là on ne va pas dans la bonne direction. Ce blog restera accessible à tout le monde, c’est la philosophie du Web.


Je ne sais pas si le combat est déjà perdu, mais comme dans n’importe quel domaine, le consommateur ou l’utilisateur a le pouvoir de changer les choses avec son porte-monnaie ou son comportement. J’encourage chacun à réfléchir à l’utilisation qu’il a d’Internet et d’être critique sur les fournisseurs de service, d’autant plus s’il proviennent de nations qui ne nous veulent pas que du bien ou qui au moins sont en guerre économique avec l’Europe. 

Quoi qu’on puisse dire, l’Europe protège ses citoyens par des règlementations qui respectent la vie privée. On peut trouver la RGPD contraignante mais elle met en place des garde-fous. Les solutions existent, utilisons les.